Renforcer les soins de santé mentale maternels en améliorant l'accès aux soins.
Les symptômes de dépression et d’anxiété constituent un fardeau important et entraînent des coûts de soins élevés chez les mères du monde entier.
Les traitements psychologiques – également appelés thérapies par la parole, y compris les thérapies comportementales, cognitives et interpersonnelles – ont une base de preuves solides et sont préférés par les femmes et leurs familles par rapport aux traitements pharmacologiques.
Malheureusement, seulement une femme sur cinq peut accéder à ces traitements efficaces, en raison du manque de spécialistes disponibles et des barrières aux soins, comme les coûts, le transport et l’accès.
Il existe donc un besoin de traitements psychologiques largement accessibles, peu coûteux et innovants pour la dépression et l’anxiété pendant la grossesse et post-partum.
Des solutions évolutives sont disponibles et ont été testées.
Les prestataires non spécialisés – les individus sans formation formelle en psychiatrie ou en psychologie, y compris les infirmières, les sages-femmes, les conseillers non professionnels et les étudiants de premier cycle – ont été formés avec succès pour dispenser un bref traitement psychologique appelé activation comportementale (AC ou BA pour behavioral activation).
L’AC est aussi efficace que des cours plus longs de thérapie cognitivo-comportementale parmi les populations périnatales.
De plus, la prestation de thérapies par la parole à l’aide de la télémédecine s’est avérée aussi efficace que les traitements en personne; de même, des non-spécialistes, y compris des infirmières, des pairs et des conseillers non professionnels, ont été formés pour dispenser des traitements brefs et se sont révélés aussi efficaces que des spécialistes pour réduire symptômes de dépression et d’anxiété périnatales.
Dans un essai randomisé contrôlé sans infériorité, l’équipe de projet cherche à déterminer comment optimiser les ressources limitées.
Plus précisément, l’équipe vérifiera si les prestataires non spécialisés – dans ce cas, les infirmières – peuvent délivrer une AC aussi efficacement que les psychiatres spécialisés, les psychologues et les travailleurs sociaux.
De plus, les chercheurs vérifieront si la télémédecine est aussi efficace que le traitement en personne.
Enfin, l’équipe étudiera les obstacles et les facilitateurs pertinents liés à l’exécution du programme, à la durabilité à long terme, et à déterminer pour qui ces stratégies fonctionnent le mieux.
L’étude se déroulera sur une période de cinq ans, à travers : Toronto, Ontario; Chapel Hill, Caroline du Nord; et Chicago, Illinois – des villes avec de grandes populations ethniquement diverses, urbaines et rurales.
L’examen de ces stratégies innovantes dans des contextes réels permettra aux chercheurs d’informer les services de santé existants et potentiellement d’augmenter l’accès aux thérapies par la parole.
Ce faisant, davantage de mères et leurs enfants pourraient bénéficier d’un accès à des traitements efficaces, et moins souffrir de l’impact à long terme de la dépression et de l’anxiété.
Cette recherche sera centrée sur le patient, ce qui signifie qu’un éventail d’intervenants, y compris des mères ayant une expérience vécue, des groupes de défense des patients, un éventail de cliniciens (infirmières, médecins de famille, pédiatres, obstétriciens, psychologues et psychiatres), des universitaires et des décideurs politiques, vont collaborer pour l’élaboration, la mise en œuvre et la diffusion de l’étude.
En somme, cette recherche a le potentiel d’augmenter l’accessibilité, l’évolutivité et la rentabilité des traitements psychologiques fondés sur des données probantes, pour s’attaquer au fardeau de la dépression et de l’anxiété périnatales dans le monde entier.